Sarajevo était sur notre route lors de notre tour d’Europe. On a été très agréablement surpris par cette ville qui nous a transporté directement en Orient !
Infos pratiques :
Monnaie : Mark bosnien. 1€ = environ 2 mark.
Comment y aller ? La capitale de Sarajevo est accessible en avion à partir de nombreuses villes européennes. C’est d’ailleurs le seul aéroport international du pays. La Bosnie a intégré le système Interrail, mais son réseau ferré reste en assez mauvais état. Le bus reste une bonne solution, la ligne Euroline par exemple, relie la plupart des capitales européennes à Sarajevo.
Histoire de Sarajevo
La Bosnie est un pays très riche en Histoire, et surtout très marquée par celle-ci, que ce soit dans les paysages, ou dans l’esprit de sa population. Si la ville est connue pour être le lieu où Ferdinand d’Autriche a été assassiné, provoquant la Première guerre Mondiale, Sarajevo est bien plus que ça. Nous n’avons pas croisé un seul Bosniaque (Bosnien musulman), qui ne nous a pas parlé de la guerre.
Pendant la guerre civile de Yougoslavie (1991-2001), la Slovénie obtient l’indépendance en première, suivie de la Croatie. Or, la Bosnie se situe pile entre les deux. Elle constitue ainsi un véritable centre économique et culturel, véritable « melting pot » de tous les peuples yougoslaves. La Bosnie voulait se rendre indépendante mais les Serbes n’étaient pas de cet avis. Ces derniers représentaient 32% de la population, alors que les bosniaques et les croates en représentaient 68%. La république de Bosnie est tout de même proclamée en 1992, et reconnue par la communauté internationale.
Les Serbes entreprennent alors un long siège de la ville de Sarajevo (le plus long que l’Europe moderne ait connu), mais surtout très violent. L’armée s’empare progressivement des principales villes de Bosnie. C’est le début d’une véritable épuration ethnique contre la population bosniaque. L’ONU envoie 38 000 militaires, sans résultat.
Du 13 au 16 juillet 1995, les Serbes s’emparent de la ville de Srebrenica, où des milliers de musulmans s’étaient réfugiés, l’enclave étant sous la protection des casques bleus. Les serbes commettent un véritable massacre en assassinant près de 8 000 personnes, malgré la présence de l’ONU. Chaque année, autour du 11 juillet, la ville de Srebrenica commémore le génocide des musulmans par les militaires Serbes. Des milliers de bosniaques entament alors une marche de trois jours pour revenir sur les traces de leurs ancêtres. Des corps continuent toujours d’être découverts, 20 ans après.
Les accords de Dayton sont signés le 14 décembre 1995 par un représentant serbe, un croate, et un bosniaque, mettant fin au conflit. La Bosnie-Herzégovine devient alors une confédération avec deux entités : la Fédération Croato-Bosniaque, et la Fédération Serbe. Aujourd’hui encore, la plupart des Bosniaques sont particulièrement haineux par rapport aux Serbes.
Visite de Sarajevo
Sarajevo en une journée
Sarajevo peut facilement se faire en une journée. La ville est petite, et le centre ancien l’est encore plus. La capitale se caractérise par le quartier de Barscarsija. Quartier turc, il représente le cœur de la ville. L’architecture, les odeurs, les marchands… impossible de ne pas se sentir dépaysé ! Première chose à faire ? Se rendre sur la place principale afin d’admirer la fontaine de Sebilj, le symbole de la ville.

Toutes les rues du quartier partent, et reviennent à cette place. Vous vous rendrez vite compte qu’on tourne vite en rond, et que l’on revient assez vite à Sebilj. Le charme de Sarejevo est tout simplement de se laisser happer par ce quartier, de parcourir chaque ruelle pavée.

Derrière les portes en bois se cachent une petite cour, un jardin.

Ne manquez pas la Grande Mosquée. Il faut payer pour visiter l’intérieur, mais l’accès à la cour est gratuit.


Barscarsija, c’est aussi l’occasion de goûter aux spécialités orientales. On a même envie de tout manger vu les prix ! Vous verrez dans les assiettes de tout le monde, à toute heure, les fameux Cevapi : une galette de pain fourrée à la viande, souvent de la saucisse. Les Burek sont également très connus. Même principe que les Cevapi mais ils peuvent aussi bien être fourrés à la viande, qu’au fromage, ou encore aux épinards. Après une longue journée, rien de mieux que de se rendre dans un café turc pour profiter d’un bon thé à la menthe !
Et en-dehors du quartier turc ?
La majorité des monuments se trouvent à Barscarsija mais le reste de la ville abrite de jolies choses.
La Bibliothèque, brûlée par les Serbes pendant la guerre, a été entièrement refaite à neuf. L’extérieur, avec ses arches alignées est magnifiques. L’intérieur est malheureusement payant, et plutôt cher, impossible donc d’y rentrer.
Rendez-vous ensuite de l’autre côté de la ville en passant par le pont Latin, célèbre pour être le lieu où Ferdinand d’Autriche a été assassiné.Sarajevo est une ville où les religions cohabitent. C’est ce qui fait sa richesse, tant a niveau culturel, qu’au niveau architectural. Impossible donc, de manquer l’église Saint-Antoine de Padoue, symbole du renouveau catholique à Sarajevo. Catholiques, orthodoxes, et musulmans y viennent traditionnellement pour faire des offrandes aux Franciscains. Le bâtiment est juste impressionnant. Attention tout de même, on s’y est un peu trop aventuré les occupants n’étaient pas très contents !

Trouvailles sur la route…
Si vous traversez la Bosnie en voiture, ne manquez pas le monastère de Bijeljina. Situé au milieu de nulle part, il est juste grandiose. La personne nous ayant pris en auto-stop nous a fait découvrir le parc Etno Selo Stanisici. Un parc typique, très touristique du moins, bondé de restaurants, hôtels… Mais le lieu est plein de charme. On se promène au bord de l’eau, sur des petits ponts en bois. C’est en tout cas un endroit surprenant !
Notre étape en Bosnie s’arrête ici, on ressort notre panneau d’auto-stop, direction : la Serbie !
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